L'intérêt de la kinésiologie dans le traitement ostéopathique
Parlons aujourd'hui de la complémentarité entre l'ostéopathie et la kinésiologie. Si après mon diplôme d'ostéopathie j'ai eu l'envie de me former en kinésiologie c'est que pour moi elle représente un atout évident dans le traitement ostéopathique. Et oui, les chinois le savent depuis des millénaires, le corps et l'esprit ne font qu'un ! Notre monde occidental s'ouvre petit à petit à cette idée, et on reconnait l’existence d’un lien entre la notion de structure et celle psycho-émotionnelle. Voici une manière de vous expliquer comment cela fonctionne.
Le Dr John Tie, (un des fondateurs de la kinésiologie) étudie les liens, qui existent entre les différents aspects d’un individu (émotionnel, structurel et biochimie), s’attachant à démontrer la relation entre les différents systèmes qui composent un individu (structurel, lymphatique, neurologique, psychologique, vasculaire, nutritionnel, chimique et énergétique). Il résume cette notion au travers de ce qu’il appelle « le triangle d’équilibre »:
La branche « Psycho-émotionnelle » représente la dimension psychologique, mentale de la santé : fatigue mentale, stress émotionnel (tristesse, surprise, joie...), troubles du comportement...
Le côté « Structure », représente l'aspect physique de la maladie. Les douleurs ou troubles fonctionnels liés au système musculo-squelettique et aux organes.
L'axe « Biochimique » est la représentation de l'équilibre physiologique, homéostasique de l'organisme. Il peut être troublé par une mauvaise nutrition créant des carences, par un taux hormonal anormalement haut ou bas, par la pollution...
Ce schéma, qui constitue un des éléments fondateurs de la kinésiologie, représente alors le fait que, chaque composant d’un individu est en relation avec tous les autres. En effet, chaque côté du triangle représentant un aspect de la santé, du bien-être, ces côtés étant interconnectés, cela implique que si l'un des axes est en dysfonction, les deux autres peuvent également en pâtir par voie de conséquence, tout le système de santé pouvant en être fragilisé.
Vous suivez ? Bon …
Voici quelques exemples qui illustrent tout à fait les liens existant entre ces trois aspects.
Structure / Émotionnel : Prenons une expression que l'on entend régulièrement « j'en ai plein le dos » elle traduit un état psychologique de fatigue, de surmenage qui se répercute parfois sur le corps par des douleurs lombaires comme si l'on portait physiquement le poids de nos soucis. A contrario, une douleur physique, si elle est établie depuis longtemps, ou, si elle est récidivante, peut affecter le moral de l'individu : fatigue, irritabilité... On peut prendre, en sens inverse, l'exemple d'un cheval qui a mal au dos et qui se met à mordre lorsque le cavalier vient le seller. La douleur modifie son état émotionnel.
Émotionnel / Biochimique : l'équilibre biochimique est essentiel au maintien de l'homéostasie* et donc à la santé. , un stress émotionnel, peu importe sa nature, déséquilibre l'homéostasie par une surproduction d'hormones de stress (cortisol et adrénaline), et une augmentation de la température corporelle...
Biochimique / Structure : Prenons ici l'exemple du calcium. Lors de carence en calcium on note une modification de la structure des ongles, une chute de cheveux et sur du long terme le développement d'ostéoporose.
Un dernier exemple nous permet d’illustrer une relation entre ces trois facteurs : un état émotionnel prolongé de stress ou de colère peut induire une production excessive d'acide gastrique entraînant des coliques voire des ulcères à l'estomac.
Il semble donc bien que tout stress (peu importe sa nature) qui déséquilibre l'un des systèmes peut, par voie de conséquence, déséquilibrer un ou plusieurs autre(s) système(s).
Ok mais maintenant comment résoudre tout cela ?
La kinésiologie s'appuie alors sur la réciproque de cette constatation à savoir que, la résolution d'un problème dans un système peut résoudre un problème dans un ou plusieurs autre(s) système(s).
Cette notion peut être illustrée par l’effet des massages.
Lors d'un massage, l'ostéopathe travaille sur la peau, mais aussi sur le système musculaire et sur la circulation sanguine et lymphatique. Les massages jouent donc un triple rôle :
Sur l'équilibre structurel : par la détente musculaire, en favorisant la circulation sanguine on augmente l'apport d'oxygène au muscle, et ainsi on lève le spasme, libérant les articulations de la tension constante que ce dernier exerçait.
Sur l'équilibre biochimique : La stimulation de la circulation lymphatique va, quant à elle, aider le corps à se libérer des toxines qu'il contient. Mais, en travaillant sur la peau, on excite beaucoup de neuro-transmetteurs, qui vont favoriser la production de certaines neuro-hormones, comme l'ocytocine, l'endorphine, la dopamine et la sérotonine. Ou au contraire en inhiber d’autres telles que l'adrénaline et le cortisol.
Sur l'équilibre émotionnel : La production des différentes hormones citées ci-dessus influe sur l'état émotionnel de l'individu. L'ocytocine modifie le comportement, en diminuant l'agressivité et en augmentant la sociabilité. L'endorphine, quant à elle, a un effet analgésique, procurant une sensation de bien-être. La dopamine aide à développer l'intuition, la joie et l'enthousiasme. Pour finir, la sérotonine régule de façon générale le comportement émotionnel, en particulier en favorisant la détente et en réprimant l'irritabilité. On note également que les massages régulent la production d'adrénaline et de cortisol, définies comme les hormones du stress.
Ainsi on constate, qu'en voulant agir sur l'un des aspects on peut agir sur les trois.
Bon revenons à nos moutons : si l'origine d'une dysfonction ostéopathique est en lien avec un blocage émotionnel, qu'il en soit la cause ou la conséquence, la kinésiologie permet de l'identifier et de le libérer de manière douce et efficace.
Voilà tout l’intérêt de la kinésiologie !
Pour aller un peu plus loin...
Un des objectifs de la kinésiologie est de prendre en compte un maximum d’aspects de l’individu, en relation avec le problème observé et de déterminer l’action la plus appropriée pour l’individu concerné, permettant de corriger l’ensemble. Pour cela, le praticien va syntoniser les informations.
Illustration : si l'on compare l'individu à un ordinateur, on va rassembler tous les fichiers indésirables dans la corbeille, puis en « un click », par une seule action, on va « vider la corbeille » et libérer l'individu des fichiers qui freinent la guérison. En ostéopathie, plusieurs manipulations sont nécessaires pour effectuer un tel travail, et de plus, on n'est pas à l'abri de passer à côté du ficher responsable, toujours en mémoire dans l'ordinateur, et qui va être à l'origine de nouveaux effets indésirables.
Plutôt cool hein?! Mais comment accumule-t-on tous ces fichiers ?
Tout être vivant, dès sa naissance et tout au long de sa vie, va, à l'image d'une parabole, capter tout un tas d'informations et d'émotions. Ces émotions vont être enregistrées dans nos cellules. C'est ce que l'on appelle la mémoire cellulaire. Celle-ci pourrait faire référence à un disque dur, contenant les expériences vécues par l'individu tout au long de sa vie. Des cartes cognitives vont se créer, elles sont un ensemble de circuits neuroniques auxquels correspondent des perceptions du monde propres à chacun, conscientes ou non, ainsi que les stratégies d'action de l'individu. Leur nombre est illimité, il peut y avoir une carte pour la reconnaissance d'une personne, mais aussi d'un lieu, d'une odeur... Chaque instant de la vie peut donner lieu à un souvenir qui va s'écrire dans une carte cognitive.
Les informations de ces cartes sont pour la plus part inconscientes, et conditionnent la personnalité et les réactions de l'être vivant. Elles sont la représentation personnelle que se fait chaque individu du monde qui l'entoure, en rapport avec ses expériences vécues et des déductions faites.
émotion dans le présentexpérience différente l'émotion perçueidentique font réellement partie de nous et sont souvent incontrôlables.C'est pourquoi, lorsque nous vivons une peut donc être sera , le Système Nerveux fait le lien avec la banque de données du disque dur, et il y a alors résonance avec une émotion passée. La perception d'une sensation dans le présent peut réveiller une émotion enfouie, qui va conditionner une réaction. L'. Cette mémoire inscrite dans nos cellules, définit des comportements qui nous « collent à la peau »,mais
Prenons l'exemple d'un cheval que j'ai suivi : Au cours d'une séance on retrouve dans sa mémoire cellulaire, un accident, certainement une chute, sur un terrain de concours à l'âge de 4 ans. Cette expérience associée à la terreur ressentie, a donné lieu à une carte cognitive. Ainsi, dès que le cheval se retrouve sur un terrain de concours, le cerveau fait le lien avec l'expérience passée, l'émotion resurgit et le cheval se trouve en situation de stress. Ce stress s'exprime par une panique insurmontable et la perte de tous ses moyens de réflexion. Ce cheval, si parfait à la maison, est incontrôlable en concours.
C'est un exemple parmi tant d'autres et tous les cavaliers ont déjà connu une situation similaire, incompréhensible et que l'on n’arrive pas à régler malgré les changements de lieux, de coach, de manière d'être etc... La kinésiologie me permet de retourner à la source, de libérer le blocage et enfin, il sera possible de repartir sur de nouvelles bases.
Merci d'être arrivé jusqu'au bout de cette lecture un peu fastidieuse, je l’admets... J'espère que cela vous éclaire sur mon travail. À très bientôt.
*Homéostasie : L'homéostasie correspond à la capacité d'un système à maintenir l'équilibre de son milieu intérieur, quelles que soient les contraintes externes. À l'échelle d'un organisme, il s'agit de l'ensemble des paramètres devant rester constants ou s'adapter à des besoins spécifiques, comme la température corporelle, la glycémie, la pression sanguine ou le rythme cardiaque.